Introduction
Un ouvrage merveilleux, empreint de sagesse, d’honnêteté et de bienveillance.
Un livre d’Histoire et d’histoires, qui nous fait voyager dans le passé tumultueux de la psychiatrie.
Un plaidoyer pour la résilience, qui véhicule un message d’espoir pour les âmes blessées.
Si on me demandait de le décrire, c’est avec ces mots que je qualifierais le second tome des mémoires de Boris Cyrulnik, les âmes blessées.
L’auteur
Le docteur Boris Cyrulnik, né en 1937, est un neuropsychiatre français.
Il a exercé le métier de psychiatre donc, mais pas seulement, il est neurologue, a pratiqué la psychanalyse et fût directeur de recherches et chargé de cours en éthologie , une discipline passionnante qu’il affectionne particulièrement (voici le lien pour en savoir plus).
Il est bien-sûr écrivain et a été nommé en 2019, par le Président de la République, président du “Comité des 1000 premiers jours de l’enfant”.
Pour terminer la présentation de ce spécialiste médiatisé, il est connu et reconnu pour avoir étudié, vulgarisé et diffusé en France, la notion de résilience en psychologie.
Qu’est-ce que la résilience ?
À ne pas confondre avec la résistance, la résilience, dans le domaine de la psychologie, est définie comme suit selon le Larousse :
“Aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques.”
(larousse.fr)
Boris Cyrulnik pousse le minimalisme de la définition de la résilience en ces termes :
“Reprendre un développement après une agonie psychique.”
(Conférence de Boris Cyrulnik sur la résilience à l’université de Nantes, lien Youtube)
J’ai tenu à livrer en avant-propos la définition de la résilience car, même si ce n’est pas le thème de cet ouvrage, c’est un composant majeur de l’histoire de Boris Cyrulnik.
Il a d’ailleurs consacré plusieurs ouvrages sur la résilience, dont Un merveilleux malheur (1999), qui fera également l’objet d’un article sur Mindterview, c’est promis.
Les âmes blessées
Il s’agit là d’un livre de mémoires, monsieur Cyrulnik nous livre l’histoire de la psychiatrie moderne à la première personne, telle qu’il l’a vécu. Son témoignage est poignant, parfois sidérant et ponctué d’anecdotes amenant à sourire.
Son histoire est chargée d’émotion, on traverse les années avec lui, tout au long d’un parcours de vie semé d’épreuves.
Voyez par vous-mêmes à travers la quatrième de couverture :
” À cause de la guerre, du fracas de mon enfance, j’ai été, très jeune, atteint par la rage de comprendre. J’ai cru que la psychiatrie, science de l’âme, pouvait expliquer la folie du nazisme.
J’ai pensé que le diable était un ange devenu fou et qu’il fallait le soigner pour ramener la paix. Cette idée enfantine m’a engagé dans un voyage de cinquante ans, passionnant, logique et insensé à la fois. Ce livre en est le journal de bord.
Pour maîtriser ce monde et ne pas y mourir, il fallait comprendre ; c’était ma seule liberté. La nécessité de rendre cohérent ce chaos affectif, social et intellectuel m’a rendu complètement psychiatre dès mon enfance.
Cinquante ans d’aventure psychiatrique m’ont donné des moments de bonheur, quelques épreuves difficiles, le sentiment d’avoir été utile et le bilan de quelques méprises. Mon goût pour cette spécialité est un aveu autobiographique.
L’histoire de ces cinquante années raconte aussi comment j’ai traversé la naissance de la psychiatrie moderne, depuis la criminelle lobotomie, l’humiliante paille dans les hôpitaux, Lacan le précieux, la noble
psychanalyse malgré ses dérives dogmatiques, l’utile pharmacologie devenue abusive quand elle a prétendu expliquer tout le psychisme, et l’apaisement que m’a apporté la théorie de l’attachement, dont
la résilience, mon chapitre préféré, étudie une nouvelle manière de comprendre et de soulager les souffrances psychiques.
Ce long chemin m’a conduit à tenter d’expliquer, de soulager et parfois de guérir les souffrances psychiques. Il m’a donné le plaisir de comprendre et le bonheur de soigner les âmes blessées. “
Chapitres abordés dans l’ouvrage
Ci-dessous les chapitres du livre ainsi que quelques sous-chapitres triés sur le volet mettant en avant les sujets abordés par l’auteur.
Mon ressenti à la lecture
Boris Cyrulnik m’a embarqué dans son histoire, dans l’histoire de sa discipline, la psychiatrie. Il raconte avec une honnêteté déconcertante les méthodes d’une époque pas si lointaine, comme la lobotomie ou tout simplement l’enfermement et l’isolement des malades. Certains témoignages sont émouvants, on sentirait presque la voix chevrotante de l’homme d’expérience qui a fait ce qu’il pouvait avec les moyens qu’il avait, mais qui pressentait déjà que les malades avaient besoin d’autre chose : d’humanité.
Tout en faisant défilé ses mémoires sous sa plume, l’auteur nous abreuve de son savoir, exposant ici un concept ou une théorie, là une découverte scientifique. Il manie avec élégance l’art de jongler entre récit et exposé.
Vous l’aurez compris, j’ai apprécié cet ouvrage, tout comme j’apprécie l’auteur, cette lecture a laissé derrière elle un souvenir émotionnel, presque nostalgique. Comme si, au travers de la lecture, j’avais vécu l’histoire de Boris Cyrulnik à ses côtés.
C’est à vous !
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Après la lecture
Amis lecteurs, je vous propose de mettre en commentaire une citation du livre “Les âmes blessées” de Boris Cyrulnik. Une phrase qui vous a marqué par sa pertinence, un trait d’humour (que l’auteur sait manier également) ou un extrait choc !
Je participe bien-sûr à ce petit jeu 🙂
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Comme promis je participe au jeu des citations. En voici une qui me plaît beaucoup :
“Quelques années plus tard, il a fallu quitter les hôpitaux psychiatriques. C’est fou ce que les psychiatres y était bien soignés.”
Boris Cyrulnik, “Les âmes blessées”.